CENTRE NATIONAL D'ETUDES SPATIALESGroupe d'Etudes des Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés
NOTE TECHNIQUE |
"L'affaire commence le 21 novembre 79, à 11 h 30. Nous recevons un appel téléphonique anonyme nous signalant "une soucoupe volante" à l'étang T et demandant l'intervention de la Gendarmerie et des pompiers. Automatiquement, nous pensons qu'il s'agit de la ferme qui se trouve en bordure de l'étang, et 10 min après nous sommes sur place. Les occupants de la ferme sont étonnés de nous voir arriver car ils n'ont strictement rien vu. Je tiens à préciser que lorsque nous sommes arrivés, une grosse lampe électrique était branchée à l'extérieur de la ferme, mais je ne pense pas qu'elle soit visible depuis la route départementale. Vers 19 h 00, Mme Cécile nous téléphone pour nous dire que sa fille Rosine avait observé une soucoupe volante avec des lampes rouges autour et qu'il y avait "un bonhomme" à proximité. Rosine se trouvait seule avec son petit frère ( 1 an ), et elle écoutait des disques. Elle s'apprêtait à en changer un lorsqu'elle entend un bruit, un sifflement plus exactement. Elle voit un engin arriver à travers la porte-fenêtre de la salle à manger**. Il vient du Nord et descend en oblique, très rapidement, jusqu'à hauteur des lignes à haute-tension. La vitesse de cette lumière l'intrique, et elle sort. L'engin est posé. Affolée, Rosine prend son petit frère dans les bras et se dirige vers la maison qui se trouve près de la sienne. Il n'y a personne. C'est en revenant, près de la balançoire, qu'elle voit "le bonhomme" habillé d'argent. Le soir même, Rosine dit avoir vu la porte par laquelle il était sorti. Le lendemain, elle affirme ne pas l'avoir vu descendre et ne pas avoir vu de porte. Lors de la première audition, il a été rapporté que la silhouette a fait le tour de l'engin, alors qu'ensuite Rosine déclare ne pas l'avoir vu marcher. De même, Rosine le lendemain de l'observation, n'est plus du tout sûre d'avoir vu le casque qu'elle avait mentionné la veille.
Elle repasse devant sa maison et se rend chez Mme Lucile à qui elle raconte son
histoire. Mme Lucile n'a jamais vu un enfant aussi affolé, aussi traumatisé. A son
avis, il n'est pas possible, lorsque l'on a vu l'état dans lequel se trouvait Rosine, de
penser que phénomène était inventif. Lors de notre première rencontre avec la gamine, à son domicile, nous lui demandons de nous montrer l'endroit où elle pense que l'engin s'est posé. Après quelques hésitations, elle accepte de nous accompagner. Elle nous désigne un certain périmètre et, à la lueur des lampes électriques, nous découvrons les traces dans l'herbe. Nous ne voyons la forme des traces que le lendemain. C'est une ellipse assez bien formée par rapport à l'herbe couchée, le grand axe étant dirigé selon la pente. L'herbe est couchée en direction de l'étang et il n'y a pas de trace de combustion. C'est net tout autour". |
** Il s'agit là probablement d'une erreur du Gendarme. Tous les autres éléments d'information ( témoignage direct, reconstitution ) montrent que Rosine était dans sa cuisine.
Comme pour le compte-rendu du Gendarme Simon, nous avons résumé les déclarations de Rosine et Lucile, tout en utilisant, autant que possible, les termes employés par elles.
3.2.1. Récit de Mlle Rosine
"Ma mère était allée chercher mon frère et puis à la pharmacie. Elle m'a dit de mettre des disques et de m'amuser avec mon petit frère dans la cuisine. Quand mon disque a été fini, j'ai entendu un bruit et j'ai vu quelque chose dans le ciel, avec des lampes. C'était rond. Je l'ai vu au-dessus et derrière Ies arbres, mais devant la montagne. C'était gros comme quatre fois la Lune. II y avait beaucoup de lampes rouges et blanches qui brillaient et il me semble qu'elles clignotaient. Je suis sortie par le garage et j'ai couru vers la maison voisine. C'est à la balançoire que j'ai vu la soucoupe, au fond entre le poteau et la haie. Elle était posée. Puis, j'ai vu le bonhomme. Il était à droite de l'engin et il ne bougeait pas. Il était moyen. Il était habillé d'une salopette, de la couleur de la Lune, lumineuse comme les feux d'une voiture. J'ai pensé que c' était... ben, j'ai pensé à des bonhommes qui vivent dans le ciel parce que ça ressemblait pareil à ce que l'on voit à la télé. Il m'a fait peur, mais je ne sais pas pourquoi car j'ai pas très bien vu. J'ai couru chez ma voisine mais c'était éteint il n'y avait personne. Je suis repartie, mon petit frère dans les bras. Je sui passée derrière ma maison et je suis allée en galopant à travers le champ de maïs, chez l'autre voisine ( Mme Lucile ). Je ne suis pas tombée mais j'ai perdu mes pantoufles. J'ai traversé la haie en sautant le fil barbelé et lorsque je suis arrivée sur la terrasse, je voyais la lueur. J'ai tapé au carreau de la porte fenêtre de la cuisine où se trouvait Mme Lucile. Elle m'a fait entrer et je lui ai dit : "il y a une soucoupe là-bas. Elle n'a pas vu de soucoupe mais elle a entendu le bruit et ça faisait une lumière. Elle a eu très peur, elle a tout fermé et je n'ai pas pu voir de quel côté elle s'en allait". |
3.2.2. Récit de Mme Lucile
"La petite a tapé, je l'ai fait entrer et elle m'a raconté ça : une soucoupe là qui se posait en face. "J'ai peur, j'ai peur, j'ai peur", elle faisait que répéter et le petit frère faisait rien que de pleurer. Alors moi, je me suis affolée, j'ai rouvert la porte-fenêtre et j'ai fermé le volet. C'est à ce moment là que j'ai vu la lumière, au fond entre les deux poteaux. C'était au sol. Ca brillait mais ça n'éblouissait pas. Moi, je trouve que ça tirait un peu sur la couleur jaune des phares. Mais ça a tellement été vite fait, hein ! Je n'ai pas entendu de bruit, les voitures passaient sans arrêt. Je ne connaissais pas la petite de tête, de vue seulement, de loin… et comme de loin, je n'y vois rien ! Sans lunettes, je vois flou. Normalement, je porte des lunettes pour regarder de près lorsque je tricote, par exemple, et des lunettes de loin lorsque je sors. Ce soir là je tricotait, mais je pose toujours mes lunettes lorsque quelqu'un vient. Ce qui fait que lorsque j'ai regardé dehors, je n'avais pas de lunettes car je n'ai pas eu le temps de les mettre et je n'y ai même pas pensé. La petite avait peur qu'on enlève sa maman qui allait rentrer. Lorsqu'elle entendu la voiture, elle m'a demandé de lui téléphoner pour la prévenir. Elle m'a pris l'appareil des mains et c'est elle qui parlait à sa mère. Elle lui disait de s'enfermer. Lorsque sa mère est venue la chercher, il était environ 18 h. Ce soir là, j'ai pris mes pastilles pour dormir. Ce sont des calmants pour les nerfs que je prends très irrégulièrement, uniquement lorsque ça ne va pas". |
3.3.1. Audition de Rosine ( le 2.12.79 )
Extrait du procès-verbal :
"Le 27 novembre 79, vers 17 h 15, je me trouvais en compagnie de mon petit frère qui est âgé d'un an, à la maison. Je me trouvais dans la cuisine. Je m'amusais avec mon petit frère et, pendant ce temps, j'écoutais des disques. Le disque se trouvant sur mon électrophone venant de se terminer, je me suis levée pour le changer. A ce moment, j'ai regardé par la fenêtre. Tout d'un coup, j'ai vu passer dans le ciel une chose qui avait une forme ronde. Cette chose venait de la direction du Nord et se dirigeait vers l'étang T. Cette chose était ronde et avait des lampes blanches et rouges tout le tour. Ces lampes ne clignotaient pas, elles étaient fixes. Ces lampes étaient disposées alternativement, une rouge, une blanche. L'ensemble de la chose était brillant, de couleur blanche. Je ne puis vous dire si cette chose avait des fenêtres. La chose volait à une hauteur de 2 m 50 environ. La chose ne volait pas tellement vite, toutefois, je ne puis dire à combien. La chose volait légèrement en oblique, c'est à dire qu'elle descendait vers la Terre. Cet engin faisait un bruit léger. Un peu le bruit que fait une moissonneuse-batteuse lorsqu'elle roule. Voyant cela, je suis sortie, avec mon petit frère et suis partie vers une pierre qui se trouve à gauche de ma maison*. Je suis montée sur cette pierre et j'ai aperçu la chose qui avait atterri. Je précise que je n'ai pas vu l'engin atterrir, car le temps que je sorte de chez moi, et que je me rende sur la pierre, l'engin s'était déjà posé. Lorsque j'ai vu la chose posée, elle avait toujours les lumières allumées et rien n'était changé, par rapport au moment où je l'avais vu en l'air. Elle émettait toujours le même bruit. Je me suis déplacée pour aller vers la balançoire. Pendant ce déplacement, je voyais toujours l'engin. L'engin au sol était toujours très brillant. Je n'ai rien vu de particulier sur le pourtour de l'engin. Je ne puis absolument pas indiquer les dimensions qu'avait la chose.
Lorsque je suis arrivée près de la balançoire, j'ai vu près de l'engin, un bonhomme.
Ce bonhomme était tout à côté de l'engin. Pendant ce temps, l'engin était absolument immobile. J'ai vu ce bonhomme pendant environ 5 secondes. Durant ce laps de temps, il n'a fait aucun geste. Ensuite, je suis partie chez Mme Lucile et je n'ai plus rien vu. Pendant le temps que je me suis rendue chez elle, j'entendais toujours le bruit de l'engin. De temps en temps, je regardais vers l'engin, je le voyais un peu, mais je voyais surtout la lumière. Le bonhomme, je ne le voyais plus. A ce moment-là, j'avais toujours mon petit frère, je le portais. Pendant tout le temps de l'observation, je n'ai rien eu de spécial du point de vue physique. J'ai eu peur au moment où j'ai aperçu le bonhomme. Lorsque je l'ai vu, j'ai pensé qu'il allait venir nous prendre, c'est pour cela que j'ai eu peur. La veille, je n'avais pas regardé, à la télévision, l'émission sur les OVNI. C'est la première fois que je vois des choses comme cela". |
* Vraisemblablement il s'agit d'une erreur de transcription. Cette pierre ne se trouve pas près de la maison de Rosine, mais près de la maison voisine et de la balançoire ( voir chap. 3 ).
3.3.2. Audition de Mme Cécile ( mère de Rosine ) 2 décembre 79
Extrait du procès-verbal :
"Mardi 27 novembxe 79, vers 16 h 45, j'ai quitté mon domicile pour me rendre à V1 faire des courses. A la maison, se trouvaient ma fille Rosine âgée de 13 ans et le dernier de mes fils âgé d'un an. Je suis rentrée au domicile familial vers 17 h 30 et j'ai eu la surprise de constater que tous les volets étaient fermés chez moi*. La lumière était éteinte. Je suis allée derrière la maison pour constater les même faits et c'est à ce moment-là que je me suis vraiment demandée ce qui s'était passé. En entrant à l'intérieur, j'ai entendu le téléphone sonner. C'était ma voisine qui m'appelait pour me dire que ma fille s'était réfugiée chez elle est elle avait vu une soucoupe volante. Rosine m'a parlé au téléphone pour me dire de ne pas rester à la maison ; que la soucoupe allait m'enlever. Ne comprenant plus rien à ce qui se passait, je me suis rendue chez cette voisine où se trouvait donc ma fille. J'ai pu constater que Mme Lucile avait aussi peur que ma fille. Tous étaient dans le noir complet et personne ne voulait que j'éclaire et que je sorte de l'habitat. Aussitôt, devant une telle situation, j'ai fait appel à mon époux travaillant à V1. En notre compagnie, ma fille nous a raconté ses mésaventures ; à savoir qu'elle avait vu arriver une grosse soucoupe volante venant de derrière notre maison. Prise d'affolement, elle s'est rendue chez une première voisine absente. C'est en voulant se rendre chez Mme Lucile qu'elle a vu une deuxième fois la soucoupe avec une personne en combinaison argentée. Elle m'a donné la description de cette soucoupe volante. Je précise que ma fille ne voulait plus revenir à la maison ; elle voulait rester chez Mme Lucile. Finalement, nous nous sommes décidés à revenir et c'est de chez moi qu'il a été fait appel à vos services. Je peux vous affirmer que ma fille a été complètement bouleversée de ce qu'elle a vu. Depuis le 27 novembre, elle ne veut plus coucher seule et elle dort avec son autre frère. Peu après les faits elle ne voulait plus aller à l'école. Depuis cette affaire, tous les soirs, quand vient la nuit, elle veut que je ferme les volets. Elle me suit partout. Elle n'est plus dans un état normal. Elle ne soufre pas physiquement, mais elle n'a pas un comportement normal. Je veux dire, par là, qu'elle ne m'aide plus à la maison. Il faut lui indiquer ce qu'elle doit faire. Son petit frère, présent au moment des faits, n'a pas de modification dans son comportement. Ma fille ne s'est jamais intéressée à de tels phénomènes. Je dois ajouter qu'elle ne lit pratiquement jamais. La veille, dans l'après-midi, elle n'a pas regardé la télévision où vous m'apprenez qu'il y avait un débat sur les OVNI. Par ailleurs, elle ne se serait jamais intéressée à de telles affaires. Ma fille, à ma connaissance, est une élève studieuse. Elle ne sort jamais de la maison où elle apprend ses leçons. Pour moi, il ne fait aucun doute que ma fille a vu quelque chose d'inexplicable. Elle n'est pas d'un caractère à mentir. Elle m'a donné la description de la soucoupe et du personnage. Elle a fait les même déclarations à vos services. J'ai oublié de vous dire que, lorsqu'elle s'est réfugiée chez la voisine, elle portait son petit frère. Que dans sa course et l'affolement, elle a perdu une de ses pantoufles qui a été découverte le lendemain. Je ne vois rien d'autre à vous dire sur cette affaire en espérant que ma fille ne tardera pas à avoir un comportement normal". |
* Renseignements pris auprès de Mme Cécile, il s'agit là d'une erreur de transcription. Lorsqu'elle est rentrée chez elle, les volets étaient ouverts mais les lumières éteintes.
CROQUIS N° 1.3.
Croquis réalisé par Rosine le 2 décembre 1979, lors de son audition par la Gendarmerie
3.3.3. Audition de Mme Lucile ( 11 décembre 79 )
Extrait du procès-verbal :
"Le 27 novembre 79, vers 17 h 30, me trouvant seule à mon domicile, j'ai vu arriver la petite Rosine tenant son petit frère dans les bras. Rosine a frappé aux carreaux de la porte-fenêtre de ma cuisine, afin que je lui ouvre, ce que j'ai fait immédiatement. Aussitôt que Rosine est rentrée dans la cuisine, j'ai refermé la porte-fenêtre. Je précise que les volets étaient fermés aux 2/3. C'est à ce moment que Rosine m'a expliqué qu'elle avait peur et qu'une soucoupe volante venait de se poser dans le pré en face de l'étang T. Rosine était dans un complet état d'affolement et de frayeur. J'ai essayé de raisonner Rosine, mais je n'ai pu y parvenir. J'ai également fermé complètement les volets de la porte-fenêtre de la cuisine. C'est à ce moment que j'ai entendu un sifflement. J'ai également aperçu une lueur blanchâtre à l'endroit indiqué par Rosine. Cette lueur semblait verticale. C'est tout ce que j'ai vu, ensuite, j'ai téléphoné à vos services. Je précise que la peur que j'ai eu provient, non pas des faits que je n'ai pas vus, mais de l'affolement de Rosine. Il est à noter que c'était la première fois que Rosine mettait les pieds chez moi. Elle n'était jamais venue à mon domicile auparavant. Rosine m'a également déclaré avoir vu un bonhomme sortir de la soucoupe volante. Elle m'a précisé que ce bonhomme était argenté. C'est tout ce que je puis vous dire, concernant cette affaire". |
3.3.4. compléments d'enquête de la brigade de V1
La brigade de V1 a interrogé Anatole co-propriétaire avec Urbain de la ferme située prés de l'étang T et qui utilise un phare de voiture pour éclairer l'extérieur de sa maison.
Ce phare était allumé le 27 novembre, vers 17 h 30 et, vu depuis les habitations de Rosine et Lucile, se trouve approximativement dans la direction de la trace ( croquis n° 12 ). La brigade a aussi interrogé Bertrand, propriétaire du champ de mais. Nous fournissons les extraits des procès-verbaux correspondants :
"Le 27 novembre, lors de notre première intervention, nous avions constaté que le propriétaire de la ferme située en bordure de l'étang T, M. Anatole, avait ce soir-là, afin de travailler à l'extérieur, branché un gros phare de véhicule émettant une lumière jaune, sur une latte de bois. Ce phare était visible du Chemin Département n° 1, le 11.12.79 à la nuit tombante. Nous demandons à M. Anatole de rebrancher le phare qu'il avait le 27 novembre et de le replacer dans la même position. Nous nous sommes ensuite rendus chez Rosine et chez Mme Lucile. Nous avons demandé à ces deux personnes si la lueur aperçue le soir du 27 novembre correspondait à la lueur émise par le projecteur de M. Anatole. Ces deux personnes nous ont répondu par la négative. Le 6 décembre 79, vers 17 h 05, nous contactons M. Bertrand demeurant au hameau de V4, commune de V3. Cette personne exploite le champ dans lequel se serait posé l'objet volant non identifié. Sur notre demande, M. Bertrand nous affirme ne rien avoir posé au cours des jours précédents, à l'emplacement où se serait posé l'engin. Cette personne nous précise oralement, que vue la déclivité que présente le terrain, à l'emplacement où se seraient déroulés les faits, aucun objet roulant ne pourrait rester sur place". |
3.4.1. Conversation avec Catherine
Catherine a une cinquantaine d'années et habite assez loin ( voir croquis 1.1 ). Elle nous dit avoir vu une lueur inattendue, qui s'est promenée un bon moment... c'était pas tout à fait comme un éclair... sa couleur, était indéfinissable.
La forme de cette lueur est ronde :
comme une rondelle, un rond... de la forme d'un couvercle.
La taille apparente de cette lueur est considérée par le témoin comme relativement
importante ; toutefois, pas si gros qu'un avion, même pas si gros qu'un hélicoptère,
oh là là, non !
( cette personne voit souvent des hélicoptères survoler les lignes électriques dans la
région ).
Interrogée sur la distance apparente, elle parle en fait de celle de la trace ( dont elle connait l'existence ) : de chez moi, ça fait déjà assez loin... Cette lueur est partie : s'est levée assez haut... comme une étoile filante... tout droit sur la droite... dans la direction de V7 ( vers l' O-S-O ).
Catherine se trouvait, au moment de l'observation, sur le perron de son pavillon et revenait de voir une amie qu'elle visite tous les mardi ( elle se souvient du jour mais pas de la date exacte ).
La distance la séparant de l'endroit de la trace est de 500 m approximativement. Le perron est orienté vers la colline qui domine l'étang T. Mais, le champ de vision n'est pas dégagé : on ne voit pas bien, parce qu'il y a des arbres.
La durée de l'observation est estimée très courte : ça n'a pas duré une seconde. L'heure de l'observation est estimée entre 17 h 45 et 17 h 50. Peu après son observation, le mari de Catherine est arrivé à la maison et a parlé de l'observation de Rosine. Catherine a fait le rapport avec son observation et en a parlé à son mari : moi, je me suis dit, c'est bien cette chose que j'ai vu partir quoi !
Immédiatement après, Catherine est allée sur l'endroit de la trace mais tout le
monde était déjà parti.
Par la suite, Catherine en a parlé autour d'elle, des particuliers sont venus la
questionner mais elle n'a pas reçu la visite des journalistes.
Bien qu'elle ne soit pas rentrée en contact avec la famille de Rosine, ( des gens qu'elle ne fréquente pas tellement ), Catherine connaît très bien des données du problème : le nom de Rosine, son affolement, l'intervention des pompiers, l'endroit, etc...
En particulier, elle nous dit de la trace que ça a bien fait la rondelle, et du
témoignage de Rosine :
elle a bien dit : comme un couvercle qui lui est passé au-dessus de la tête.
Au moment de notre appel, Catherine n'a pas d'interprétation du phénomène observé, qu'elle continue à considérer anormal parce que c'était pas un temps orageux.
3.4.2. Conversation avec Yolande
La fille de Catherine ayant indiqué que quelqu'un de la famille de Yolande avait observé quelque chose, nous essayons de joindre téléphoniquement cette famille.
La mère de Yolande est absente jusqu'à midi. Yolande ( 10 ans ) nous répond. Le soir de l'observation, seul son frère ( 17 ans ) était à la maison ( il s'agit de la maison voisine de celle de Rosine ( cf. croquis 1.1 ) ). Il écoutait de la musique. Il n'a rien vu, ni rien entendu.
Les autres membres de la famille ( dont Yolande ) étaient absents personne n'a donc rien vu.
Elle connaît la petite Rosine mais elles ne se fréquentent pas. Yolande souhaitait lui poser des questions, mais Rosine n'a pas répondu... Selon Yolande, le maïs n'a pas repoussé dans le champ à proximité du site d'atterrissage.
3.4.3. Conversation avec Anatole
Deux couples d'amis vivent à la ferme près de l'étang T : Urbain et Anatole ( voir croquis 1.1. ).
Le soir du 27 novembre 79, Anatole, seul à la ferme, travaillait dehors. Il faisait de la menuiserie ( volets ). Il avait installé un projecteur ( 1000 W ) sur un chevron, dirigé contre le mur où il travaillait.
Durant son travail il a déplacé "peut-être" le chevron. Il travaillait avec une scie circulaire électrique et portait peut-être un pantalon de travail blanc ( Anatole est un ancien carreleur ) mais pas de veste blanche.
Anatole travaillait devant le mur de la ferme qui est orienté vers l'ouest. Depuis cet endroit, on distingue les perrons des maisons qui surplombent l'étang ( elles sont à 250 m environ ). La haie, en contrebas des perrons ( les maisons sont surélevées à cause des garages souterrains ) est peu visible.
Les gendarmes sont venus lui demander s'il avait vu quelque chose s'il n'avait rien vu, ni rien entendu. C'était peut-être le premier jour qu'il utilisait le projecteur ( peut- être le deuxième ? ) qui était branché, avec une rallonge, sur un autre bâtiment. Peu après, l'électricité étant installée dans ce bâtiment, il ne l'utilise plus.
A la date de l'observation, l'étang appartenait encore à René. C'est un étang privé où l'on pêche. Il n'y a pas de barque. A cette date, la barque du propriétaire ( généralement attachée avec un cadenas ) n'était plus en place ( le propriétaire l'avait emmenée ).
Il se peut qu'on pêche ou qu'on chasse ( le canard ) en fraude. Ce soir-là Anatole n'a vu personne. Ils habitent cette ferme depuis juillet 1979. En 1980, Anatole et Urbain ont acheté à René l'Etang T et la friche qui le borde ( mais pas l'emplacement de la trace ), et l'ont transformée en pâture pour des chevaux.
3.4.4. Conversation avec René
En novembre 79, René est propriétaire de l'étang T et du terrain qui descend du champ de maïs vers l'étang. Il habite dans une petit village à une vingtaine de km à l'est de V1. Depuis cette époque, il a vendu l'étang à Anatole et Urbain, ainsi que la portion du terrain en contre-bas de la trace. Le maïs planté dans le champ a, selon René qui en a discuté avec le propriétaire, parfaitement poussé et aucun indice d'anomalie n'est apparu.
En novembre 79, la pèche était interdite sur l'étang privé mais René reconnaît que des braconniers y péchaient parfois. Un ami à lui qui faisait fonction de garde-pêche n'a rien remarqué le 27 novembre ( cet ami habite à l'autre bout de l'étang ). Par ailleurs, le frère de René avait l'habitude de laisser sa barque amarrée du printemps à l'automne. Elle n'y était plus en novembre.
A titre personnel, René rapporte que les voisins de l'étang semblent douter de la véracité des observations de Rosine ( qu'il n'a pas rencontrée ). "Ils en parlent en souriant…"
3.4.5. Contact avec une personne anonyme
Le GEPAN ayant eu connaissance indirectement de l'existence d'un éventuel témoin complémentaire, nous essayons de prendre contact avec lui par l'intermédiaire de la personne qui nous l'avait signalé.
La correspondance échangée à ce sujet nous permit seulement d'apprendre que le témoin se trouvait cet après-midi là sur la colline qui borde l'étang ( rive opposée aux maisons des témoins ) et a observé une "lueur face au ciel".
Ce témoin a voulu rester anonyme et aucun autre renseignement n'a pu être obtenu. Devant une telle minceur d'information, ce témoignage ne sera pas discuté dans la suite.
Tous ces témoignages appellent quelques remarques :
Tout d'abord, trois personnes seulement fournissent des témoignages décrivant des phénomènes lumineux susceptibles d'être étudiés. Par contre, deux personnes au moins ( le frère de Yolande et Anatole ) se trouvaient à proximité mais n'ont rien entendu et rien vu ( le frère de Yolande parce qu'il écoutait des disques chez lui - mais Rosine aussi -, et Anatole parce qu'il travaillait dehors à proximité d'une lampe de 1000 W, qu'il faisait face au mur de sa maison - direction opposée à celle de l'observation - et qu'il utilisait une scie électrique ) ;
Ensuite, il faut noter qu'à aucun moment deux personnes n'ont observé en
même temps : il n'y a pas recouvrement des observations. Plus précisément,
Rosine a observé deux fois ( depuis sa cuisine puis dehors )*, Lucile a observé
une fois ( en présence de Rosine et en fermant ses volets mais sans que
Rosine observe à ce moment-là ) et Catherine a observé une fois hors de la
présence de Rosine et Lucile et apparemment après leurs propres
observations.
Compte tenu de la trace dans l'herbe observée ultérieurement, nous avons
donc là 5 éléments* d'informations bien distincts dont il serait arbitraire de
considérer à priori qu'ils relèveraient d'un seul phénomène unique. Une des
difficultés principales de ce cas résidera donc dans la possibilité d'établir si oui
ou non ces cinq éléments d'informations sont liés entre eux ;
* Jusqu'au 29.11.79, Rosine dit n'avoir observé qu'une fois hors de chez elle ( balançoire ). Dans le P.V. ( 2.12.79 ), elle fait état d'une autre observation en montant sur une pierre. En janvier 81, la reconstitution indiquera que cette pierre est proche de la balançoire.
Dans l'esprit des témoins, ces informations ( observations et traces ) sont évidemment liés. Cependant, une certaine prudence s'impose du fait que Rosine et Lucile ont vécu leur observation sous l'emprise d'une forte émotion et que leurs témoignages ont subit des variations évidentes dés les premiers jours ; quant à Catherine, son témoignage recueilli un an après se réfère à ce qu'elle croit être le témoignage de Rosine et le dessin de la trace, mais avec quelques erreurs flagrantes ;
Au vu de ces remarques, il s'impose donc de commencer par examiner les discours et les comportements des différents témoins afin d'essayer d'en faire une appréciation relative et qui ne pourra être que probabiliste. Signalons que cette partie de l'analyse prend dans ce cas une importance inhabituelle, à la mesure de la complexité des éléments d'information.
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