CENTRE NATIONAL D'ETUDES SPATIALES
Groupe d'Etudes des Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés
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Toulouse, le 15 mars 1983 N° 00018 CT/GEPAN
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NOTE TECHNIQUE N° 18
SYSTEME D'ACQUISITION ET D'ANALYSE
DE SPECTRES PHOTOGRAPHIQUES
LE POINT SUR L'UTILISATION DES RESEAUX DE DIFFRACTION
François LOUANGE
MARS 1983
ISSN : 0750-6694
SOMMAIRE
- EXPOSE DU PROBLEME
- PRINCIPE DE LA SOLUTION
- MISE EN PLACE DES MOYENS
- MÉTHODE D'EXTRACTION : ANALYSE DE LA PARTIE OPTIQUE
- 4.1. - DOMAINE SPECTRAL CONCERNE
- 4.2. - FTM DE LA CHAINE OPTIQUE
- 4.3. - DÉVELOPPEMENT DES CLICHES
- 4.4. - NUMÉRISATION DES CLICHES
- MÉTHODE D'EXTRACTION : ANALYSE DE LA PARTIE
INFORMATIQUE
- 5.1. - DÉSIGNATION DE LA SOURCE A ÉTUDIER
- 5.2. - DÉSIGNATION DU SPECTROGRAMME
- 5.3. - PROBLEMES LIES A LA SATURATION
- 5.4. - SUPERPOSITION DE L'IMAGE ET DU SPECTROGRAMME
- 5.5. - CALIBRATION EN LONGUEURS D'ONDE
- 5.6. - CALIBRATION EN DENSITÉ
- MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME D'EXTRACTION
- 6.1. - ORGANISATION GENERALE
- 6.2. - ÉTAPES DU TRAITEMENT
- PROCÉDURE STANDARD DE TRAITEMENT DES CLICHES
- 7.1. - CLICHES DE CALIBRATION
- 7.2. - DEVELOPPEMENT DU FILM
- 7.3. - NUMÉRISATION
- 7.4. - EXTRACTION DU SPECTRE
- 7.5. - TRAITEMENT SPÉCIFIQUE (OPTIONNEL)
- CATALOGUE DE SPECTRES DE SOURCES CONNUES
- CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
- 9.1. - LE SYSTEME INFORMATIQUE
- 9.2. - LE RÉSEAU DE DIFFRACTION
- 9.3. - ÉTUDES COMPLÉMENTAIRES
- 9.4. - COMMERCIALISATION
Une méthode de gestion simple permet de caractériser chaque rouleau de pellicule archivé par
un nombre hexadécimal à 4 chiffres ( de '8000' à 'FFFF' ), les clichés étant individuellement
numérotés sur le film lui-même. Actuellement, 9 rouleaux sont disponibles :
4 développés au CNES au titre d'essais préliminaires ( calibration et gendarmerie ).
1 envoyé par la gendarmerie de SAUMUR avec un P.V., mais ne comportant pas de
spectre exploitable.
2 correspondant à des sources lumineuses photographiées de nuit à PARIS ( pendant la
période de mise au point ).
1 contenant des photographies de mires destinées à évaluer la chaîne optique.
1 constituant le petit catalogue présenté ci-après.
Afin de rassembler une collection de spectres correspondant à des sources lumineuses
courantes, une campagne de prise de vues a été menée en été 1982, au cours de laquelle 26
photos ont été prises à l'aide du matériel de la Gendarmerie Nationale ( rouleau '8008' ). Les
pages suivantes reproduisent 14 spectres extraits de ces photos, la calibration étant réalisée à
l'aide d'une lampe au sodium. On notera qu'aucune photo d'étoile n'a pu fournir de
spectrogramme exploitable, même à l'aide des outils de manipulation d'image ( entre autres
essais infructueux : VEGA ).
Les clichés dont sont extraits les spectres présentés sont les suivants :
cliché 3 : phare jaune de voiture en code à 50 m
cliché 5 : réverbère blanc au loin ( environ 150 m )
cliché 6 : lampe de poche blanche à 30 m
cliché 7 : bougie à 20m
cliché 8 : chalumeau à 20 m
cliché 9 : lampe à pétrole à 20 m
cliché 10 : télévision en couleur à 30 m
cliché 11 : ampoule ordinaire à 20 m
cliché 12 : tube au néon à 20 m
cliché 14 : réverbère de près ( à 10 m )
cliché 15 : phare jaune de bicyclette à 20 m
cliché 19 : réverbère à l'horizon ( pose très longue )
cliché 26 : lune
cliché 29 : reflet de la lune dans une vitre à 1 m
Le cliché utilisé pour la calibration est :



































L'ensemble des procédures d'utilisation des réseaux de diffraction JOBIN-YVON par les
gendarmes et d'exploitation des clichés est maintenant opérationnel. Ceci constitue un pas
important dans la démarche active de recherche de données physiques sur les PAN, mais il
convient de dresser un bilan critique de cette première version du système à la lumière de
l'expérience acquise.
Les paragraphes qui suivent présentent les actions à entreprendre pour augmenter
sensiblement les chances d'obtenir des données de haute qualité à l'aide de réseaux. On
notera que la remise en question la plus importante concerne le "design" du réseau lui-même.
9.1. - LE SYSTEME INFORMATIQUE -
Au point de vue matériel, la configuration utilisée jusqu'à présent est proche de l'obsolescence
et il est prévu de transposer l'ensemble des programmes existants sur des matériels plus
modernes et nettement plus performants.
En ce qui concerne le logiciel, il est apparu que l'hypothèse d'une dispersion linéaire était très
approximative, et qu'il faudrait étudier la possibilité d'affiner la calibration le long de l'axe de
diffraction. En effet, on constate actuellement que selon que l'on utilise un ordre ±1 ou un
ordre ±2 pour extraire un spectre, la position d'une raie donnée varie dans une fourchette de l'ordre
de ± 100 Å.
Un modèle du second degré en X pourrait par exemple être envisagé.
9.2. - LE RESEAU DE DIFFRACTION -
Le réseau JOBIN-YVON a de bonnes qualités optiques ( il permet de distinguer à l'œil nu les
deux raies du sodium, distantes de 12 Å ), mais il a le défaut d'être très fragile : le simple fait de
le toucher du doigt ou de le nettoyer peut provoquer une dégradation notable de ses
performances.
En outre, le problème majeur qui est apparu clairement au fil du développement et de la mise
en oeuvre du système d'extraction réside dans son "design" lui-même : le fort pourcentage
d'énergie transmise dans l'ordre 0 a pour effet que toute source lumineuse suffisamment
intense pour fournir de l'information dans les ordres ± 1 ou ± 2 apparaît comme saturée dans
l'ordre 0. Les conséquences ont déjà été exposes au § 5.3. : il est impossible de déconvoluer
l'image des ordres supérieurs par celle de l'ordre 0, que ce soit en monodimensionnel dans
l'axe de la diffraction ou en bidimensionnel, et les formes des spectres disponibles restent
d'autant plus floues que la taille angulaire des sources est importante ( voir le catalogue au
chapitre précédent ).
Si l'on veut pouvoir isoler des raies fines dans les spectres, il faut spécifier un nouveau réseau
qui transmette beaucoup moins d'énergie dans l'ordre 0 ( suffisamment quand même pour que
l'on puisse reconnaître le paysage photographié ) et en focalise davantage dans l'un des ordres
supérieurs.
L'utilisation possible de techniques holographiques devrait être étudiée car elle résoudrait peut-
être simultanément le problème de fragilité mécanique évoqué plus haut.
9.3. - ETUDES COMPLEMENTAIRES -
Il serait intéressant d'effectuer une évaluation statistique des dispersions des caractéristiques
des composants la chaîne optique et en particulier du réseau de diffraction. Le résultat
essentiel serait une connaissance plus précise et étayée des incertitudes de mesure des spectres.
Par ailleurs, indépendamment de l'étude d'un nouveau réseau évoquée précédemment, il serait
utile d'appliquer la méthode d'extraction à d'autres composants photographiques. L'étude de
divers films pourrait apporter des critères de choix vis-à-vis du problème de la détection des
sources ténues ( étoiles, planètes... ). D'autre part, la mise en oeuvre d'un appareil
photographique beaucoup plus performant que celui des gendarmes permettrait de voir dans
quelle mesure le contrôle de tous les paramètres d'exposition ( ouverture, temps de pose )
permettrait de réaliser des mesures de flux absolus.
9.4. - COMMERCIALISATION -
A l'issue de cette étude, il faut souligner l'intérêt qu'il y aurait à susciter la prise en charge par un
industriel de certains aspects de la production des réseaux ( montage sur diverses bagues
standard ) et de la diffusion ( publicité, information, vente aux particuliers... ). En effet, la
probabilité d'obtenir des spectres intéressants augmente avec le nombre de réseaux mis en
circulation.
Indépendamment des critiques et suggestions exposées précédemment,"le système
d'acquisition et d'analyse de spectres, tel qu'il est opérationnel à ce jour, est prêt à fournir des
données précieuses et tout à fait nouvelles sur la nature de la lumière émise par les
phénomènes photographiés par la Gendarmerie Nationale.
La phase suivante consistera donc à améliorer les performances de ce système original.
SUITE...
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