Mise à jour le 19/01/01
        

Le colloque de Pocantico.

29 septembre - 4 octobre 1997


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Participants

Participants ( de la gauche vers la droite ) :
T. Holzer, V. Eshleman, M. Rodeghier, J. Schuessler, H. Melosh, J. Jokipii, H. Puthoff, D. Pritchard, P. Sturrock, C. Tolbert, F. Louange, L. Rockefeller, J.J. Velasco, I. von Ludwiger, H. Diamond, M. Sims, J. Vallée, B. Haisch, B. Veyret, R. Haines, M. Swords, J. Papike, G. Reitz, E. Strand



 

13 - Analyse de débris

M. Vallee présenta divers cas pour lesquels il existe des échantillons de matériaux associés à des phénomènes aériens inexpliqués.
M. Vallee précisa les quatre critères qui amènent à cette sélection :

  • le compte rendu des témoignages ;

  • les circonstances entourant la découverte du spécimen ;

  • les preuves permettant d'attribuer le spécimen à l'engin faisant l'objet du compte rendu

  • et les analyses en laboratoire des débris.

M. Vallee consacra beaucoup de temps à l'étude du cas qui se produisit à Council Bluffs, Iowa, le 17 décembre 1977.
Plusieurs habitants de la ville observèrent un éclair brillant à 19h45.
L'éclair fut suivi de flammes de 8 à 10 pieds de haut ( 2,5 à 3 mètres ).
Quand les témoins parvinrent sur les lieux de l'événement, à Big Lake Park, aux limites nord de la ville, ils découvrirent un remblai important, couvert d'une masse de métal en fusion qui luisait d'un rouge orangé et qui avait enflammé l'herbe.

La police et les pompiers se rendirent sur les lieux dans les minutes qui suivirent l'incident.
Un policier raconta que la masse en fusion apparaissait bouillante et qu'elle se répandait le long des bords du remblai sur une surface de 4 à 6 pieds ( 1,2 à 1,8 mètres ).
La partie centrale du matériau continua d'être chaude pendant encore deux heures.
Onze témoins assistèrent à l'événement.
Deux d'entre eux aperçurent un objet brillant dans le ciel avant la chute du débris.

L'échantillon récupéré fut analysé à l'Iowa State University et par la société Griffin Pipe Products.
Il s'avéra que le métal était constitué principalement de fer et de petites quantités de matériaux d'alliage tels le nickel et le chrome.
Les experts conclurent que le matériau s'apparentait à l'acier au carbone.
Toutefois, ils éliminèrent les quatre possibilités suivantes:

  1. Une personne inconnue aurait versé du métal en fusion sur l'herbe pour faire un canular.

  2. Une personne inconnue aurait créé le métal en fusion en se servant de "thermite" ( mélange de poudre d'aluminium et d'oxyde de fer ) et de métal ordinaire pour faire un canular.

  3. Le matériau proviendrait d'un avion.

  4. L'événement serait du à l'impact d'une météorite.

L'origine du débris demeure donc inconnue.

M. Vallee présenta également les cas suivants:

  • Maury Island, Washington, le 21 juin 1947.
    Des débris, soi-disant associés à une explosion aérienne s'avérèrent correspondre aux débris d'une cimenterie de Tacoma, ce qui conduisit les autorités à conclure qu'il s'agissait vraisemblablement d'un canular.
    Cependant, certains aspects de cette affaire n'ont jamais été complètement élucidés.

  • Campinas, Brésil, le 14 décembre 1954.
    Un objet, en forme de disque, fut observé alors qu'il oscillait et perdait de l'altitude en laissant échapper un mince filet de liquide argenté qui fut par la suite identifié à de l'étain.

  • Vaddo Island, Suède, le 11 novembre 1956.
    Des témoins découvrirent une "roche" brillante, chaude, près du lieu d'atterrissage d'un engin insolite.
    La "roche" s'avéra être composée de carbure de tungstène et de cobalt.

M. Vallee mentionna brièvement les cas suivants : Aurora, Texas, le 17 avril 1897 ; Washington, D. C., 1952 ; Ubatuba, Brésil, en septembre 1957 ou antérieur ; Maumee, Ohio, 1967 ; enfin un événement qui se produisit à Bogota, Colombie, soit en 1975 ou en 1976.

Le comité jugea que les comptes rendus comprenant des résidus métalliques insolites suite à l'observation d'un phénomène aérien inexpliqué comportaient suffisamment d'éléments pour entreprendre des études comparatives.
Le cas de Coucil Bluffs est exceptionnel par les conditions qui l'entourent :
existence et intégrité des témoins, témoignage des policiers sur place, rapidité des analyses.
D'autres cas, comme ceux de Bogota ou d'Ubatuba sont suffisamment insolites pour encourager les enquêteurs à poursuivre leurs recherches.

Aucun des cas présentés n'apporta clairement la preuve qu'un débris outrepassait le cadre de la connaissance scientifique actuelle.
Toutefois, le comité encourage la recherche de cas remplissant les quatre conditions définies par M. Vallee et préconise que les débris recueillis soient soumis à des examens analytiques minutieux pour étudier leur composition élémentaire, isotopique, etc.

Pour plus d'informations sur l'analyse des débris, voir chapitre 15.


 

14 - Recommandations relatives à la mise en œuvre

Le but de ce chapitre est de résumer les propositions de mise en application des recommandations du comité, présentées dans le Rapport du Comité d'Etude Scientifique ( voir 1° partie ).
Les observations et recommandations du comité pourraient peut-être se résumer ainsi :
le sujet OVNI est complexe et devrait être étudié plus attentivement, notamment en ce qui concerne les preuves matérielles ; des contacts réguliers entre les enquêteurs et la communauté scientifique, le soutien d'un organisme officiel seraient très utiles ; enfin les risques de santé associés à des événements impliquant des OVNI devraient être pris en considération.

Le comité fut très impressionné par les travaux du GEPAN/SEPRA, le service français appelé initialement GEPAN puis connu sous le nom de SEPRA ( voir appendice 1 ), et la meilleure façon de progresser réellement dans notre compréhension du phénomène OVNI serait sans aucun doute la création de services similaires dans d'autres pays et cela pour les raisons suivantes :

  1. Un tel service pourrait avoir officiellement accès à des données essentielles tels les comptes rendus de la police, les enregistrements radar, etc.

  2. Ce service pourrait organiser et mettre en place un réseau de laboratoires et d'experts.

  3. Ce service pourrait créer et mettre à jour une base de données.

  4. Ce service pourrait construire et diriger un ou plusieurs "observatoires" mobiles qui comprendraient des caméras et des appareils de détection notamment optiques, infrarouges, spectroscopiques, acoustiques, magnétiques et de radiations.

  5. De nouveaux cas pourraient être étudiés dès le début en se basant uniquement sur les données collectées par les voies et procédures officielles.

  6. S'il existe réellement un risque de santé associé à des phénomènes OVNI, un service officiel devrait apporter une solution à ce danger.

Même les hypothèses les plus problématiques pourraient être étudiées par un service adapté et bien assisté.
Par exemple, l'analyse de la composition isotopique d'un échantillon de matière pourrait prouver son origine extraterrestre et l'analyse spectrale d'un engin stationnaire, si elle amenait la preuve d'un décalage vers le rouge ou vers le bleu correspondant à une fraction de la vitesse de la lumière, pourrait indiquer la présence d'un phénomène physique extraordinaire.
Toutefois, les échantillons de matériaux sont rares et il faudrait employer un matériel spécifique ( qui n'existe pas encore ) pour obtenir des spectres à haute résolution de sources éphémères et imprévisibles.

Nous sommes conscients du fait que tous les pays ne peuvent prendre le GEPAN/SEPRA comme modèle, car tous ne disposent pas d'un corps comparable à la gendarmerie française.
De plus, la création d'un tel service représenterait un acte politique réalisable uniquement par un gouvernement national, pour des raisons qui lui seraient propres ou en réponse à la pression de l'opinion publique.

C'est pourquoi il faut être réaliste et chercher des méthodes plus modestes qui pourraient être mises en œuvre sans l'appui des gouvernements.
Ainsi, l'évolution progressive du soutien institutionnel associé au développement de l'intérêt pour le phénomène, permettront probablement de progresser.
Par conséquent, nous recherchons quelles petites améliorations pourraient être apportées par les scientifiques et les institutions privées telles les sociétés, les journaux, les universités et les fondations.

Le changement le plus important pour les scientifiques serait de devenir curieux.
Etant donné que les comptes rendus d'OVNI contemporains commencèrent en 1947, vu l'émergence de modèles évidents dans ces comptes rendus ( comme l'a démontré il y a quelque temps M. Poher (1973) entre autres ), et vu l'intérêt croissant du public, il est remarquable que la communauté scientifique ait montré si peu de curiosité par le passé.

Il est certain que ce manque de curiosité est dû en partie à l'insuffisance d'informations sérieuses et accessibles.
Lorsque M. Sturrock réalisa une enquête auprès des membres de l'American Astronomical Society, en 1975, il leur demanda s'ils souhaitaient obtenir plus d'informations au sujet des OVNI et la plupart d'entre eux répondirent par l'affirmative ( Sturrock, 1994, 1994b, 1994c ).
M. Sturrock demanda également s'ils souhaitaient obtenir ces informations par le biais de livres, de conférences ou d'articles de journaux ; la plupart d'entre eux souhaitaient exclusivement des articles de journaux.
A l'époque, la plupart des éditeurs de revues scientifiques refusaient de publier un article sur le sujet OVNI.
Depuis, la Society for Scientific Exploration a été fondée et sa revue est dans sa douzième année de publication.
Toutefois, la revue n'est disponible que dans quelques bibliothèques universitaires.
Ainsi, il est encore difficile pour les scientifiques d'obtenir des informations sur le sujet OVNI en allant simplement à la bibliothèque pour consulter les articles de journaux.

Manifestement, il faut que les éditeurs de journaux modifient leur politique.
La communauté scientifique serait beaucoup mieux informée si les revues scientifiques pluridisciplinaires comportaient de temps en temps des articles mentionnant les revues spécialisées qui pourraient apporter des informations plus détaillées aux lecteurs.

De même, il serait intéressant que les grandes sociétés scientifiques incluent quelquefois des conférences consacrées au sujet OVNI.
Des services spécialisés pourraient aussi jouer un rôle important.
Par exemple, les services de la météorologie pourraient étudier les phénomènes météorologiques à l'origine de certains comptes rendus d'OVNI.

Il est probable que davantage de scientifiques dans les universités s'intéresseraient au problème s'ils avaient le sentiment que leur travail reçoit la même considération et le même soutien que des recherches plus conventionnelles.
Qui plus est, les étudiants seraient mieux informés s'ils bénéficiaient de conférences ou de séminaires sur ce sujet.
Les enquêteurs pourraient apporter leur aide en procurant la documentation pour ces séminaires.

Toutefois, même sans attendre ces mutations au sein des revues, des sociétés et des universités, les scientifiques pourraient montrer beaucoup plus de curiosité qu'ils ne le font actuellement.
Bien sûr, il doit s'agir de curiosité appliquée à leur domaine d'activité s'ils veulent obtenir des résultats professionnels.
Il ne suffit pas à un scientifique de se procurer de temps en temps un quotidien populaire à la caisse du supermarché.
Afin de bien se documenter sur le sujet, un scientifique devrait lire le Rapport Condon ( Condon & Gillmor, 1969 ), le rapport du UFO Subcommittee of the American Institute of Aeronautics and Astronautics ( Kuettner et al., 1970 ) et les articles annexes ( MacDonald, 1971; Thayer, 1971 ) et afin, se procurer le plus d'informations possibles au sujet des recherches commanditées par le gouvernement tels les U.S. Air Force projects Sign, Grudge et Blue Book. ( Voir en particulier Blue Book Special Report n°14, ATIC 1955 ). Jacobs (1975) reste une excellente introduction au sujet.
Ce scientifique serait également bien avisé de lire quelques uns des rapports du GEPAN/SEPRA, le service d'étude officiel français.( Voir appendice 1 ).

L'étude de la matière citée dans le paragraphe précédent devrait soulever suffisamment d'intérêt pour que les scientifiques désirent s'investir dans la recherche actuelle.
Malheureusement, il serait beaucoup plus difficile pour un chercheur d'organiser une recherche efficace sur le sujet OVNI que sur son domaine d'étude habituel.
Le scientifique devrait par conséquent collaborer avec un ou plusieurs enquêteurs ayant l'expérience du terrain ou tout autre connaissance particulière sur le sujet OVNI.
Une telle collaboration serait grandement facilitée si, comme le conseille le comité, il existait un "contact officiel entre les ufologues et les scientifiques".
Ce rapprochement permettrait à un plus grand nombre d'enquêteurs de se familiariser avec les procédures, les protocoles et les standards de la recherche scientifique.

Ce contact pourrait se faire sous la forme d'ateliers semblables à ceux tenus à Pocantico : ces ateliers pourraient se pencher sur des aspects encore plus précis des preuves matérielles ou bien ils pourraient traiter des différents aspects de la recherche OVNI.
Le comité a reconnu l'importance des "témoignages solides" mais, bien sûr, les scientifiques n'ont pas de compétences dans ce domaine ; il serait donc très utile de réunir un atelier consacré au recueil et à l'évaluation des dépositions de témoins.

En l'absence de financement officiel pour la recherche OVNI, les fondations et les sociétés peuvent jouer un rôle important.
Des progrès considérables seraient réalisés si des fonds pouvaient être affectés au financement (a) d'autres ateliers semblables à celui de Pocantico, (b) de quelques axes de recherche définis lors de ces ateliers et (c) d'un ou plusieurs symposiums durant lesquels les résultats de ces recherches seraient présentés et examinés.

Le sujet OVNI est très complexe et il est quasiment impossible de prévoir ce qui va ressortir de la recherche dans ce domaine.
Mais cela est vrai dans n'importe quel nouveau domaine stimulant de la recherche scientifique.
Comme l'a fait remarquer le comité "Chaque fois qu'il existe des observations inexpliquées, il y a la possibilité pour les scientifiques d'apprendre quelque chose de nouveau en étudiant ces observations".
Ce qui est découvert peut ne plus avoir de rapport avec les concepts qui animaient la recherche à son début.
Nous espérons que davantage de scientifiques s'intéresseront à cet étonnant sujet et que les progrès réalisés seront plus nombreux pendant la deuxième moitié du siècle qu'ils ne l'ont été pendant la première moitié.
Il serait difficile de faire moins.


Traduction S.M.

Suite


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Pour en savoir un peu plus, le site du
" Journal of Scientific Exploration"
ou bien,
"Society for Scientific Exploration"


A voir également...
Le SEPRA     CRIDOVNI     RIAP     CEFAA     Le rapport COMETA      Les Associations Ufologiques     


Pourquoi les scientifiques ne s'intéressent pas aux OVNI ?      Où en est la recherche officielle      Les Déclarations      Le Problème des Preuves      Les Phénomènes Naturels      Les Debunkers      L'Histoire Officielle      Les OVNI dans l'Histoire     



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