CENTRE NATIONAL D'ETUDES SPATIALESGroupe d'Etude des Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés
ENQUETE 86 / 06"L'AMARANTE"ISSN : 0750-6694NOTE TECHNIQUE N°17S0MMAIRE
I - PRÉSENTATION DU CAS -Dans la soirée du jeudi 21 octobre 1982 vers 18h, la gendarmerie de V3, banlieue de V2, est avisée par un couple, Monsieur et Madame Henri, de l'observation d'un phénomène inhabituel survenu le matin même chez eux. De retour chez lui, Monsieur Henri découvre dans son jardin une série de
fleurs flétries, chose qu'il pense être liée au phénomène lumineux observé le
jour même. II - INTERVENTION DE LA GENDARMERIE -Enquête de la brigade de gendarmerie de V3 : C'est le 21 octobre 1982 vers 18 heures que débute l'intervention de la brigade de gendarmerie de V3, la plus proche du domicile de Monsieur Henri. Cette brigade est située au centre d'un grand ensemble d'immeubles de la
banlieue de V2, lieu dit "Quartier Haut". Le brigadier de service nous explique que la personnalité, la situation sociale du témoin et le fait qu'il veuille conserver l'anonymat et la plus grande discrétion donnaient à priori une certaine crédibilité à son récit. Un télex est transmis dès le 22/10/82 ( voir ci-après ). - PROCES - VERBAL D'AUDITION - Le 21.10.82 à 18 heures, au Bureau de notre Brigade, entendons Monsieur Henri, 30 ans, biologiste, demeurant V1, 102 Avenue Noël Bernard, né le 16/4/52 à V2, fils de Maurice et de Geneviève Laurent, de nationalité française, qui déclare : " Ce jour vers 12 heures 15, sortant de mon travail, et me trouvant dans mon
jardin, devant la maison, j'ai assisté au phénomène suivant ; vers
12 heures 35, j'ai vu un engin volant que j'ai pris tout d'abord
pour un avion, venant du Sud-Est. Je précise que sur le terrain, aucune marque ne fut déposée, ni dans
l'infrastructure externe. Au moment de cette observation j'étais seul dans mon jardin et dans ma maison. - Télex de la Gendarmerie de V3 (22/10/82 à 08 heures)- OBJET : OBSERVATION D'OBJET VOLANT NON IDENTIFIE
III- L'ENQUÊTE -III.1 - FACTEURS D'INTERVENTIONS -La justification d'entreprendre une enquête ne se fait à partir de critères permettant de confronter les données collectées entre elles, d'analyser celles-ci dans le but de fournir des éléments de réponse sur l'origine de l'évènement en cause. Dans le cas présent, bien qu'il n'y ait qu'un seul témoin, la décision d'intervention résulte des caractéristiques particulières suivantes, selon les premières informations
III.2 - DÉROULEMENT DE L'ENQUETE -
IV - ENVIRONNEMENT -IV.1 - DESCRIPTION DE L'ENVIRONNEMENT -Monsieur et Madame Henri habitent la commune de V1, banlieue périphérique
de V2. On peut dire que la situation et l'environnement de la maison de Monsieur
et Madame Henri ne diffèrent pas des banlieues résidentielles comme il en
existe dans de nombreuses agglomérations. L'extrait du plan cadastral ( figure 1 ) montre la situation, l'enclavement et l'accès au pavillon de Monsieur et Madame Henri. Le dessin réalisé à partir des relevés de l'enquête, précise la disposition, les dimensions du jardin, de la cour et du pavillon ( figure 2 ). Enfin, la figure 3 représente le jardin, ses dimensions et la position des principaux arbustes et massifs floraux ( voir IV.2 ). Les planches photographiques (1,2) permettent de mieux saisir et d'imaginer l'espace et le volume concernés. Rue Noël Bernard Entrée et allée d'accès à la maison de M. Henri Jardin et vue partielle de la terrasse Jardin aire gazonnée IV.2 - DESCRIPTION DU JARDIN -C'est l'espace dans lequel la quasi-totalité des évènements rapportés par
Monsieur Henri se sont déroulés. - LES DIMENSIONS DU JARDIN - Nous avons, lors de la description des lieux, indiqué l'étroitesse et la
petite taille du pavillon de Monsieur et Madame Henri. - DESCRIPTION ET COMPOSITION DU JARDIN - Monsieur Henri aime s'occuper de son jardin durant ses heures de loisir ;
il y apporte un soin particulier. La partie proche du mur, au fond du jardin ( face Sud-Est ) est composée d'arbustes hauts, de manière à masquer celui-ci. Des murettes, d'une vingtaine de centimètres de haut, délimitent l'aire gazonnée ; des plates-bandes, de plantes saisonnières ornementent l'ensemble. Il y a environ 200 arbustes et fleurs d'agrément contenus dans ce petit jardin, selon les dires de Monsieur Henri. Le témoin nous a, par ailleurs, communiqué la composition des espèces
florales, tout en précisant que celle-ci est différente-du jour de l'observation
car il a entrepris depuis des travaux de nettoyage et de remplacement de
plantes. Cette liste, incomplète, des plants présents dans les plates-bandes le 29 octobre, s'établit ainsi :
Enfin, du coin Est au coin Nord, la terre retournée où étaient implantées les amarantes. On peut encore ajouter, au moment de l'observation, la présence de pieds de roses trémières disposés aux quatre coins du jardin, ainsi que 2 pieds supplémentaires au milieu du massif d'amarante. - NOTA - Les roses trémières peuvent atteindre une hauteur de prés de 2 mètres, dans le cas présent, elles étaient à peu près de la hauteur du témoin, soit 1,70 mètres environ.
V - RECONSTITUTION ET EXAMEN DES ELEMENTS DESCRIPTIFS -V.1 - INTRODUCTION -Comme à l'habitude l'enquête a commencé par une narration libre de la part du témoin, suivie d'une reconstitution des phrases les plus marquantes, accompagnée de mesures d'estimations de paramètres physiques et de commentaires de la part du témoin. Ces actions ont permis de recueillir une grande masse d'informations qui ont été examinées et analysées de deux points de vue différents et, dans une large mesure, complémentaires. D'une part, ces données ont été considérées d'un point de vue essentiellement
technique, en analysant la cohérence et la précision du contenu explicite. D'autre part, ces mêmes données ont été examinées d'un point de vue plus
psychologique, en étudiant plutôt les aspects comportementaux, la forme du
discours, et son contenu implicite. Puisque ces deux travaux s'appuient sur les mêmes données certaines seront
utilisées à chaque fois mais d'un point de vue différent. Il n'y a pas vraiment redondance. Nous avons donc décidé que chaque chapitre contiendrait les informations auxquelles il se réfère, même si cela doit entraîner une répétition d'un chapitre à l'autre. V.2 - TRAJECTOIRE ESTMÉE DU PHÉNOMÈNE -Monsieur Henri décompose l'ensemble des déplacements du phénomène en trois phases distinctes :
V.3 - DURÉE DE L'OBSERVATION -Le plus souvent l'évaluation de la durée d'observation d'un phénomène est
sujette à des réserves car les témoins n'ont pas de référence temporelle
objective, parce qu'ils ne consultent pas une montre ou une horloge. Ainsi pour la phase d'approche, la durée estimée est de l'ordre de
quelques secondes : Monsieur Henri décrit cette approche comme très rapide. Au début de la phase stationnaire, le témoin éprouve d'abord un effet de
surprise qui se traduit par un recul près du mur de la cuisine. (1) Caisse... Jargon professionnel signifiant enceinte de laboratoire. (2) On peut constater toutefois de légers écarts avec les heures indiquées sur le P.V. et le télex (II). On peut signaler que le fait de noter l'heure à sa montre n'est guère
surprenant de la part de ce témoin. Toujours placé près du phénomène, le témoin, au bout de 20 minutes,
assiste à sa disparition. "Cet appareil est reparti, il est reparti à une vitesse, mais alors qui ne correspondait pas à une vitesse... je n'en sais rien, ça ne se chronomètre pas, c'est l'œil qui voit çà, mais je peux vous dire que c'est reparti 10 fois plus vite, c'est peut-être pas 10 fois, beaucoup plus vite que c'est arrivé..." V.4 - DÉPLACEMENTS DU TÉMOIN -Attiré par la curiosité et le désir d'observer en détail ce phénomène dans sa phase stationnaire, Monsieur Henri accomplira un grand nombre de déplacements, il s'éloignera, se rapprochera, ira même jusqu'à se pencher pour regarder. Les divers déplacements de Monsieur Henri comprennent 9 positions d'arrêt
correspondant à des moments particuliers d'observation.
V.5 - FORME -Le phénomène est tout d'abord apparu au témoin sous une forme ponctuelle et
sa première impression était qu'il s'agissait d'un avion. Il établit un rapprochement avec "deux couvercles de lessiveuse l'un sur l'autre". On peut signaler que plus le phénomène se rapproche, plus sa description et l'évaluation de sa forme est précise, mais également que le discours évolue du familier vers l'inconnu. Monsieur Henri préfère s'appuyer sur le dessin pour préciser la forme du phénomène. Le dessin ( figure 6 ) exécuté par lui durant la reconstitution
le représente en vue latérale à hauteur d'homme. Pour comparaison, nous présentons ( figure 7 ) le dessin
exécuté par Monsieur Henri à la Gendarmerie lors de sa déposition. V.6 - DIMENSIONS ESTIMEES -Les indications fournies par Monsieur Henri ont été présentées sous forme de tableau comprenant les dimensions estimées durant la reconstitution, à la Gendarmerie et dans les discussions avec le GEPAN. - TABLEAU DES DIMENSIONS ESTIMEES -
Ce tableau nous montre une grande homogénéité entre les différentes versions,
ainsi que des dimensions estimées tout à fait compatibles avec l'espace que
représente le jardin. Pour pondérer ces informations contradictoires, nous avons mesuré les
proportions respectives des trois parties sur les deux dessins. - TABLEAU DES PROPORTIONS -
Pour ce qui est du rapport hauteur/diamètre, la valeur chiffrée fournie par
le témoin ( 80/150=0,53 ) est justement la moyenne des valeurs
mesurées sur ses deux dessins ( 0,50 et 0,56 ). V.7 - ESTIMATION PRÉSUMÉE DE L'EMPLACEMENT DU PHENOMENE EN STATIONNEMENT -Lors de la reconstitution nous avons demandé Monsieur Henri de nous indiquer la position estimée du phénomène observé : "Il se tenait en plein au-dessus du gazon, pas exactement au milieu, plus vers le troène... ". Dans les divers déplacements effectués autour du phénomène, il n'a pas remarqué un contact physique direct avec la végétation, en particulier le massif d'amarante. La position par rapport au sol est fournie par le témoin : "il était là, à peu près à 1 mètre au-dessus du sol... ". Compte-tenu des informations relatives aux dimensions estimées du phénomène, ainsi que celles concernant sa position dans l'espace, nous avons schématisé, sur les figures 8 et 9 sa silhouette approximative par rapport au jardin. Ceci nous permet de déterminer un centre fictif O qui servira de référence pour la collecte des échantillons végétaux ( voir VII - Prélèvements d'échantillons végétaux ). RECONSTITUTION DU POSITIONNEMENT DU PHENOMENE EN COUPE AA V.8 - EVALUATION DES COULEURS -La désignation de la teinte du phénomène par le témoin se décompose en deux parties. La partie supérieure, y compris la bande latérale, et la partie inférieure, calotte sphérique avec méplat. Monsieur Henri a insisté sur le fait que ces teintes particulières ne correspondaient pas dans son esprit à des couleurs habituelles. - La partie supérieure - C'est sans aucun doute celle pour laquelle il a le plus de difficulté à
définir avec exactitude la couleur. Il définit cette couleur comme "un bleu vert lagon" et précise que celle-ci n'était pas homogène, qu'il avait l'impression d'être en présence "d'un volume translucide". - La partie inférieure - La teinte désignée par Monsieur Henri se situait dans les gris métallisés. Sur l'échelle PANTONNE il indiquait gris bleu entre 443 et 444. V.9 - ASPECT ET CONSISTANCE -Le témoignage très complet de Monsieur Henri évoque aussi l'aspect, l'apparence, la consistance du phénomène et des matériaux qui auraient pu le composer. Pour l'aspect de la partie inférieure, il parle en termes techniques, d'une surface estimée "lissielle, surfacée, métallisée, polie...". A propos de la consistance de la partie inférieure, il précise : "la masse volumétrique paraissait très lourde, je l'ai même comparée à du Béryllium ..". Il précise de lui-même cette référence au Béryllium. "Le Béryllium, on n'en voit pas tous les jours ! C'est en allant
à une exposition de techniques de Laboratoire à V2 que j'ai vu ce matériau
qui sert dans les fusées, dans l'aérospatial... Reprenant son analogie avec des matériaux communs, il indique : "ça faisait ni acier, ni ferreux, ni chromé, ni nickelé,..." Pour la partie supérieure, son enveloppe en forme de calotte sphérique est
la partie qui a le plus attiré l'attention du témoin. "ce n'était pas lumineux, ce n'était pas une vapeur, est-ce que c'était
du plexiglas ? ... En liaison avec l'idée d'un artefact, il a noté l'absence de détail
habituellement révélateur d'un usinage. "Il y avait bien une vis, un clou, une pointe, une trace d'emboutissage, bon on le voit... non, il n'y avait rien d'une finition manuelle ou automatique, quoiqu'on en pense, il n'y avait aucune finition de petit matériel qui permette de fixer quelque chose... ". Pour les jointures entre la calotte sphérique et la bande latérale, les angles étaient nets, les interfaces entre les diverses parties ne présentaient aucune trace d'un usinage quelconque : "vous voyez par exemple une boite de conserve ou un objet qui a un point
de soudure, des bourrelets, une traînée de soudure... V.10 - BRUIT -C'est un point particulier que souligne Monsieur Henri qui semble provoquer
chez lui-même une certaine angoisse : "ça n'a pas fait de bruit, je sais bien que ça se déplace dans l'air,
les vieilles lois de la physique sur le sifflement... V.11 - PARTICULARITÉS PHYSIQUES ET PHYSIOLOGIQUES ACCOMPAGNANT L'OBSERVATION -Cette partie du témoignage et de la reconstitution peut revêtir une grande importance, car elle met en jeu les relations entre sujet, évènement et environnement. - EFFETS DIRECTEMENT RESSENTIS PAR LE TEMOIN - Monsieur Henri indique dans son récit qu'il s'est approché de très près du
phénomène. "rien ne se passait, ni chaud, ni froid, pas de rayonnement dont le corps
n'est pas toujours capable de capter.... - EFFETS CONSTATES SUR L'ENVIRONNEMENT - Monsieur Henri apporte quelques cléments sur d'éventuels effets physiques concernant plus particulièrement la flore. Le premier élément a trait au comportement mécanique de brins d'herbe de la pelouse au moment du départ du phénomène. Alors que, pendant 20 minutes, il n'a perçu aucun mouvement, si léger soit-il,
venant du phénomène ou de son environnement le témoin observe que les brins
d'herbe situés sous le phénomène se soulèvent à la verticale au moment du départ. "la seule chose qui s'est passée quand l'objet est parti, c'est l'herbe qui s'est frisée sur la tête, mais vraiment droite, l'herbe qui était humide, de l'herbe d'automne...". Par ailleurs, Monsieur Henri a mentionné que les roses trémières, fleurs
très hautes sur tige, et par conséquent sensibles au moindre souffle d'air,
n'avaient à aucun moment bougé. Le second élément est relatif à la dégradation physique de plants de fleurs du jardin. Monsieur Henri nous explique comment il a découvert cette anomalie et pourquoi il la met en relation avec le phénomène. "Le soir même après notre passage à la Gendarmerie, on est revenu au jardin
tous les deux ensemble, et on se dit : Monsieur Henri précise qu'il est, ainsi que son épouse, très soigneux pour son jardin, maniaque même. C'est pourquoi, après que les Gendarmes eurent prélevé les échantillons sur les plants d'amarante, il préféra retirer les fleurs du massif. "Toutes les plantes que j'ai retirées sont des plantes d'automne qui étaient vertes, qui n'avaient plus leur cycle pour la décoration...". Monsieur Henri apporte quelques éléments supplémentaires sur le pied d'amarante desséché : "Aucun des pieds n'était pourri, on aurait pu dire que celui de la plante, non, c'était un pied comme les autres, vivant en terre, il était complètement déshydraté au niveau de l'air, l'aérien était déshydraté, mais au niveau, le pied, les racines, étaient comme les autres...". VI - ANALYSE DU DISCOURS ET DU COMPORTEMENT DU TEMOIN -VI.1 - INTRODUCTION -En complément à l'analyse des données à caractère physique et des éléments
descriptifs recueillis lors de cette enquête, nous proposons ici une analyse
du discours et du comportement du témoin, d'un point de vue psychologique. En regard des premières informations obtenues par le GEPAN, avant le début de l'enquête, divers éléments paraissaient déjà de nature à susciter des questions quant à cette part de subjectivité :
C'est pourquoi les données supplémentaires obtenues pendant l'enquête, concernant le vécu de l'observation rapportée, ainsi que la position du témoin par rapport à cette expérience d'observation, ont particulièrement retenu notre attention. Sur ce point, l'enquête s'est déroulée en deux étapes : l'entretien enregistré sur place avec le témoin, et peu après, l'envoi d'un questionnaire complémentaire, afin d'obtenir d'autres informations sur le cadre de référence de Monsieur Henri et de son épouse, celle-ci étant absente le jour de l'enquête. Avant de passer à l'analyse du discours, précisons que les principales données liées à cette étude sont présentées plus loin, dans la partie VI.A. VI.2 - PRÉSENTATION DU TÉMOIN -
Cette description de lui-même se complétera par le fait que cette personne
est très sensible à l'ordre et à la propreté. VI.3 - ANALYSE DU DISCOURS -- Cohérence inter/intra témoignage(s) - La comparaison entre le texte du P.V., les différentes versions du témoignage fournies à la Gendarmerie et au GEPAN, ne fait pas apparaître de contradiction ou de "vide" important dans les différents récits de l'observation. En outre, la reconstitution des déplacements supposés du témoin pendant son observation a montré une bonne cohérence d'ensemble (cf. V.4). Pour ce qui est du témoignage fourni au GEPAN par le témoin, on n'a pas relevé de contradiction manifeste dans le discours. - Attentes - D'après les données recueillies, nous savons que le témoin n'est pas
particulièrement intéressé par le "phénomène OVNI", ni par les thèmes de
science-fiction. - Attitude du témoin pendant l'enquête - Signalons que le témoin a coopéré avec la Gendarmerie. Le témoin libérera davantage de temps que prévu, par rapport aux horaires contraignants de son activité professionnelle, pour participer sur place à l'enquête. Il répondra aisément à nos questions, et se montre légèrement culpabilisé de ne pouvoir nous accorder plus de temps, à cause de son travail et des obligations familiales liées au week-end suivant de la Toussaint. Enfin, Monsieur Henri répondra plus tard avec soin au questionnaire complémentaire. - Mode d'investissement, par le témoin, de l'observation rapportée - On entend par mode d'investissement, la façon dont le témoin se positionne par rapport à son expérience du 21 octobre ( à quel registre, fantasmatique ou descriptif, accorde-t-il consciemment ou non la plus grande part ? Quel sens donne-t-il à son expérience, quel type d'exploitation en fait-il ?... ). - Prédominance du registre descriptif - La lecture du P.V. de Gendarmerie et l'écoute du discours de Monsieur Henri rendent perceptible une nette mise en valeur du registre descriptif, pour l'ensemble du discours tant sur un plan quantitatif que qualitatif. En effet, la place accordée à la description très précise de la trajectoire, de la position et surtout de l'aspect du Phénomène Aérospatial Non-identifié si elle constitue l'essentiel du contenu du P.V., à l'exclusion d'informations sur les réactions et l'interprétation possible du témoin est presque autant présente dans le discours de Monsieur Henri au GEPAN. Le désir d'exactitude conduit le témoin à employer un vocabulaire étendu pour qualifier l'aspect du phénomène, par exemple ( cf. "surfacé, lissiel" ) et l'aide à détailler ses propres déplacements pendant l'observation. De même, Monsieur Henri peut donner une durée très précise à son expérience du 21 octobre. Nous tenterons plus bas de donner un sens à l'insistance de ce registre dans le discours. Par contre, le registre fantasmatique est moins apparent, ce qui se révèle par une certaine difficulté du témoin à prendre seul, à son compte son observation. Nous évoquons ici le déplacement du "je" au "on, vous" et aux tournures impersonnelles, repérables dans certains fragments du discours. ( cf. "vous vous demandiez vraiment ce que c'était... une foule de choses qui vous apparaissent en tête... le petit truc qui arrive dans votre jardin... on avait l'impression, on voit ceci, on pense plein de choses... ça faisait l'impression... il est à dire qu'après ce furent un mélange d'étonnement..." ). Ce déplacement peut s'interpréter par la situation de parole du témoin vis-à-vis des enquêteurs ( où il peut désirer se démarquer de l'insécurité liée à un récit trop inhabituel ). D'autre part, observons que le versant interprétatif et imaginaire n'est pas développé par le témoin du moins si l'on s'en tient au discours recueilli. - Le registre interprétatif - Notons que l'activité du témoin avant l'observation ne suppose pas l'attente, chez lui, d'une expérience inhabituelle le concernant ( "activité normale calme du jardinage" ). A partir du début de son observation Monsieur Henri va progressivement
interpréter le phénomène en s'en tenant tout d'abord à des significations
les plus réalistes possibles : C'est sa perception qui modifie l'interprétation, donc ses sentiments, et
non un jugement à priori sur le phénomène, en terme d' "OVNI" : L'évolution de ses affects de la peur panique à la prépondérance du désir
d'observation, pourrait s'expliquer à la fois par "l'impression de neutralité
absolue", qu'on peut entendre dans son sens physique et psychologique
( neutre = inoffensif )* et par son activité professionnelle de chercheur
( observer ce qui est nouveau et qui fascine ( cf.
"un bel objet" ) ) et ce qui l'y a conduit, du point de vue de sa
propre structure psychique ( en schématisant : désir de voir
de près pour comprendre ). Si le mythe "OVNI/extra-terrestre" est présent dans l'interprétation finale
qui persiste ( cf. les associations de pensées au moment de l'enquête par
questionnaire : "humains d'autres galaxies..." ), il semble
seulement dériver des informations apportées par les média, en ne renvoyant
qu'à un imaginaire social contemporain, peu investi par Monsieur Henri : Enfin, la place réduite de l'expression des fantasmes au moment de l'observation ( "l'impression..." "de quelque chose qui allait sortir de là-dedans... quelque chose qui n'était pas vivant mais..." ) puis quasiment nulle par la suite, * tend à prouver que le discours de Monsieur Henri est davantage soumis au principe de réalité qu'à la recherche d'un bénéfice imaginaire de son expérience. - Mode d'exploitation de l'expérience d'observation - L'écoute des données fait apparaître, dans le désir de discrétion plusieurs fois répété par le témoin ( "j'ai pas besoin de publicité... je ne pense pas en parler à d'autres personnes... ), une capacité à contenir les effets d'une expérience d'étrangeté, que celle-ci ait eu ou non un support dépendant d'une réalité "objective". A l'inverse d'un discours de type mythomaniaque ou psychotique, on ne constate pas la nécessité absolue de parler d'un vécu extraordinaire porteur d'une valorisation sociale ( cf. les paroles du témoin "c'est arrivé comme ça, c'est reparti autrement... Je n'aimante pas ce phénomène..." ), ou susceptible d'être un prétexte pour développer des sentiments de persécution. Rappelons que l'expérience rapportée par Monsieur Henri n'a pas produit, selon lui, de transformations profondes dans sa conception de la vie ni dans son mode de vie. Le fait qu'il ne désire pas que sa relation à l'autre ( parents, collègues et amis ) en soit modifiée** conduit le témoin à n'en parler qu'à son épouse et aux "spécialistes" ( Gendarmes et enquêteurs du GEPAN ), ce qui révélerait la présence d'une capacité critique quant aux effets négatifs possibles de son propre discours. Or, nous savons que ceci est loin d'être la caractéristique essentielle du discours pathologique. * Rappelons, toutefois, ce que les Gendarmes nous ont signalé à la fin de l'enquête juste avant notre départ de la Brigade : après avoir déposé, Monsieur Henri leur avait confié que, vers la fin de son observation, "il avait dit bonjour en plusieurs langues" à l'adresse du phénomène. ** L'explication du témoin "pour ne pas les ( famille et amis ) inquiéter, ni modifier quoi que ce soit chez les autres" semble sous-entendre une projection chez l'autre d'une préoccupation propre au témoin. - Place de la preuve dans le discours - De lui-même le témoin parle très peu des éléments pouvant donner davantage de crédit à son témoignage, comme s'il estimait que sa parole suffisait ( "je n'ai pas besoin de donner une preuve..." ), et, fait intéressant, parle très peu, de lui-même, de la présence de la trace sur les plants d'amarante. Remarquons également qu'il était suffisamment sûr de son expérience d'observation pour accepter d'en parler à la Gendarmerie, sur le conseil de son épouse, alors qu'il ne sait pas encore qu'il y a des traces dans son jardin, puisque, selon lui, il ne les découvre que le soir, à son retour de la Gendarmerie. D'autre part, si une dénégation s'exprime à propos du problème posé par
l'absence de photo à produire ( "j'ai raté ( la photo ),
le problème est pas là" ), et si Monsieur Henri regrette, après-coup,
d'être le seul témoin ( "ce qui m'embête, c'est que je suis seul à
l'avoir vu" )*, il semble que le désir d'accréditer son récit passe
par l'insistance dans la précision du témoignage ( cf. la description
du phénomène et des déplacements de Monsieur Henri et les croquis qu'il
réalise ). * Ceci peut s'expliquer par la panique ressentie au début de l'observation par le fait que Monsieur Henri Pesse que ses voisins sont absents à cette heure là et par la prédominance du désir d'observation. Enfin, soulignons que la certitude éprouvée par le témoin quant à la réalité de son expérience d'observation ( "c'est un fait réel, je l'ai vu" ) ne va pas jusqu'à une attitude de refus devant les doutes exprimés, au début, par les Gendarmes. VI.4 - SOURCES D'INFORMATIONS -
VI.5 - EXTRAITS DES DISCOURS RECUEILLIS -- LE DISCOURS DU TÉMOIN -- AVANT L'OBSERVATION - "Activité normale, calme, du jardinage et préparation de l'extérieur de la maison avant l'hiver, ceci avant l'apparition de l"'engin"." "J'étais en train de préparer des vasques pour les nettoyer... après avoir regardé par terre, j'ai regardé le ciel". - PENDANT L'OBSERVATION - "(j'ai vu) ... comme un avion... et puis, de plus en plus cet appareil venait vers le jardin... j'avais l'impression que ça allait tomber de, de l'autre côté du toit de la maison..., c'est descendu au-dessus de l'herbe... j'étais complètement, heu, je peux pas vous dire, c'est une panique..., une trouille, j'ai eu un truc... je me suis reculé... et j'ai cru que c'était quelque chose qui allait vraiment tomber dans la terre... ça tremble, je vous assure, c'est de la peur, vous vous demandiez vraiment ce que c'était... Il y a une foule de choses qui vous apparaissent en tête... un truc de guerre, une bombe... c'est pas un ballon-sonde. Quand l'appareil était déjà là, j'avais regardé ma montre... l'appareil est resté, il n'a pas bougé du tout... j'ai regardé l'appareil... je suis revenu jusqu'au milieu du jardin... Pas de cônes sensibles, de tiges d'antennes, ça représentait pas l'imagerie qu'un petit coin du cerveau Possède... Tout le secteur soucoupe volante, il y a une soucoupe volante ou un truc bizarre dans mon jardin... j'ai raté (la photo), le problème est pas là... je suis arrivé à 40 ou 50 cm de l'objet ... tout à fait stable, il ne se passait rien, c'est l'objet inerte, de neutralité absolue qui était dans l'air... ni chaud ni froid... je me suis même accroupi... je l'ai pas touché mais c'est tout ça, ça fait partie d'une crainte humaine toute simple... il y avait l'humain, ça, la solitude... J'avais la langue au fond de la bouche parce que ça, on est, c'est l'imprévu... c'est pas le fait divers de tous les jours, c'est pas le petit truc qui arrive dans votre jardin comme un ballon de football ; et puis moi j'ai observé toujours ça... (la partie supérieure) ça faisait l'impression qu'il y avait une espèce de masse jolie, bleue verdâtre, couleur des mers pacifiques ... on avait l'impression qu'il y avait quelque chose qui allait sortir de là-dedans, c'est tout, et j'ai l'impression que c'était quelque chose qui était pas vivant mais... c'est pour moi avoir été dedans. Je sais très bien ce que j'ai vu, ce que j'ai ressenti... un bel objet, quelque chose de joli...". - APRES L'OBSERVATION - "J'y ai passé l'après-midi, bon, l'après-midi ça a tourné. Ca tourne tout seul dans son petit coin, on voit ceci, on pense plein de choses... il est à dire qu'après ce fût un mélange d'étonnement, de stupéfaction et d'interrogation surtout. Un léger stress et surtout mon cœur battait fort du fait de tous ces évènements. Hormis ceci, je n'ai rien ressenti d'autre... pendant 3 jours des tracasseries par rapport au sommeil... Ni l'auditif ni le derme ni les sphincters, non, du point de vue biologique rien n'a bougé". - INTERPRETATION A POSTERIORI - - 2 Remarques :
"Il faut remettre les choses à leur plus, plus simple, à leur plus juste valeur. C'est arrivé comme ça, c'est reparti autrement... je me rends devant une réalité qui est naturelle, heu, semi-naturelle ou pas, pas naturelle du tout ; moi, je suis un humain, un quidam de tous les jours là-dedans, heu, j'en sais rien... je me pose des problèmes.. Pourquoi ici qui est le plus petit (jardin)? pourquoi ici , pourquoi pas là ?... pourquoi pas la campagne ?... Pourquoi dans l'air ?...est-ce qu'il y en a plusieurs en France, j'en sais rien, est-ce que on, on vous en a parlé ?... Je n'aimante pas ce phénomène ni ces problèmes... on peut tout imaginer, je vous assure que j'en sais rien... si vous voulez, pour moi ni pour les autres, j'ai pas besoin de donner une preuve pour... en tant que, entité humaine, je, ça, c'est une certitude à vie. Bon, les autres, je sais pas ce qu'ils pensent, mais moi, je, je, c'est un fait réel, je l'ai vu ... ...ce qui m'embête (répété plusieurs fois), c'est que je suis seul à l'avoir vu... seul à porter une espèce de tribut... je pense avoir approché au maximum la réalité quant aux dimensions et aux formes" (à propos du croquis) - Par rapport aux plants d'amarante arrachés : "Ne croyez pas que c'était pour détruire... ne croyez pas que... bien après ils nous ont dit-il faut rien toucher, bien après les prélèvements dans le jardin". - A propos de la durée de l'observation : "J'ai regardé ma montre... est-ce que c'est une habitude de regarder sa montre, on s'en sert dans son travail pour voir aux caisses... ça a fait... 20 minutes, 20, c'est pas une vingtaine de minutes, c'est 20 minutes" ( répété souvent pendant l'entretien ). "Je suis affirmatif ayant regardé l'heure"(cf. P.V.). - Association de pensées à propos du phénomène : "Soucoupes volantes (OVNI) humains d'autres galaxies, d'autres civilisations". - Désir de discrétion : "J'ai pas besoin de publicité... je ne pense pas en parler à d'autres personnes, c'est-à-dire famille et amis ; pour ne pas les inquiéter, ni modifier quoi que ce soit chez les autres". - Incidences sur le vécu actuel : "Ma façon de vivre ou ma conception de la vie ne furent nullement altérées et ceci jusqu'à ce jour". - DISCOURS DE L'ÉPOUSE DU TÉMOIN -Absente pendant l'enquête Madame Henri a accepté de répondre au questionnaire complémentaire à propos de ses réactions au récit de l'observation, de sa propre interprétation du phénomène évoqué par son mari et de son degré d'intérêt pour le phénomène OVNI en général. ( Avant de la citer, relevons une phrase de Monsieur Henri au sujet d'un commentaire de son épouse "Ma femme qui me dit en rigolant... : les puissances étrangères se sont posées dans le jardin" ). - REACTIONS - "Très grand étonnement, forte inquiétude pour mon époux, légère insécurité pour notre demeure". - INTERPRETATION - "Étrange, pourquoi chez nous et non ailleurs. Quel intérêt de venir dans le jardin ?". - INTÉRÊT POUR LE PHENOMENE OVNI - "Aucun intérêt pour les OVNI. Tout du moins très faible... C'est surtout la radio ou la télé qui nous apporte des réponses par-le biais des spécialistes". - NOTE SUR LE DISCOURS DES GENDARMES -Nous n'avons pas relevé dans le discours des Gendarmes de termes particulièrement significatifs d'une interprétation du phénomène fortement influencée par le mythe "OVNI/extraterrestre". S'est surtout exprimé un grand étonnement par rapport au contenu du témoignage rapporté qui a d'abord été mis en doute, puis, finalement ris au sérieux à cause d'une part, de la similarité des versions du témoignage fournies par Monsieur Henri et d'autre part, de la présence des traces sur les plants d'amarante. Signalons que les Gendarmes disent avoir remarqué l'émotion du témoin lors de sa déposition. VII - PRÉLÈVEMENTS D'ÉCHANTILLONS VÉGÉTAUX -Deux séries de prélèvements d'échantillons ont eu lieu sur la zone qui, selon le témoin, fut surplombée par le phénomène.
VII.1 - COLLECTE DE LA PREMIÈRE SÉRIE D'ÉCHANTILLONS -Dès le lendemain de l'observation du phénomène et de la constatation par Monsieur Henri d'une anomalie sur des fleurs dans son jardin, la Gendarmerie de V3 a procédé à un recueil d'échantillons. Les indications fournies par le témoin, ainsi que la nette apparence visuelle
d'une différence d'aspect de quelques plants d'amarante ont facilité cette
collecte. Le 22 octobre 1982 dans la matinée, la Gendarmerie a prélevé la totalité du
haut des tiges ( tige, feuilles, fleurs ) concernées. D'autres plants dégradés ont parallèlement été prélevés et disposés en vrac dans des sachets plastiques mais ouverts. Nous avons conditionné ces échantillons le 29 octobre 1982 et leur avons attribué les numéros 21 et 22. En dehors de cette zone où les échantillons furent prélevés, la Gendarmerie a procédé dans le massif de fleurs à d'autres prélèvements, en choisissant des plants apparemment non dégradés : PLANCHE N° 3 : PHOTOS PRISES PAR LA GENDARMERIE LE 22 OCTOBRE 1982 VUE DU JARDINET SENS NORD-EST --> SUD-OUEST FLEURS LE LONG DU MUR COTE NORD-EST - FLEURS DESSÉCHÉES FLEUR AU FOND DU JARDINET COTE EST - FLEURS DESSÉCHÉES - Échantillons numéros 23 et 25 prélevés le 27 octobre et mis en sachet sous scellés (voir figure 10). - NOTA - Au cours de l'entretien Monsieur Henri nous a indiqué qu'il avait
réalisé, à partir d'échantillons d'amarante prélevés par ses soins, une analyse
succincte. VII.2 - COLLECTE DE LA DEUXIÈME SÉRIE DE PRÉLÈVEMENTS -Le volet de l'enquête menée par le GEPAN relatif aux effets et traces
physiques éventuelles, comprenait une partie de collecte d'échantillons de
végétaux.
VII.3 - TRANSPORT ET CONDITIONNEMENT -La première série de prélèvements des 22 et 27 octobre, a été conditionnée en sachets plastiques et conservée par la Gendarmerie dans un réfrigérateur (bac à légumes) à une température de + 4 à + 5°. La seconde série prélevée le 29 octobre 1982, conditionnée dans des sacs plastiques étanches, a été placée directement dans des bonbonnes à azote liquide pour faciliter son maintien en basse température pendant le transport à Toulouse. Le 30 octobre au matin l'ensemble des échantillons de végétaux a été placé dans un congélateur et maintenu en permanence à une température de -30°. - LISTE DES TYPES DE VÉGÉTAUX CONSERVES EN BASSE TEMPERATURE -
VIII - DONNEES COMPLEMENTAIRES -VIII.1 - RENSEIGNEMENTS MÉTÉOROLOGIQUES -Les données à caractère météorologique prennent souvent une grande importance
dans les cas où sont présentes des traces physiques visibles sur l'environnement.
Les données à caractère météorologique sont fournies sous forme de tableaux. Nous avons choisi de donner les informations à partir du jour de l'observation jusqu'au surlendemain de l'enquête, le jour de l'observation étant signalé par un * . - ANALYSE DES DONNÉES METEOROLOGIQUES - Monsieur Henri nous a signalé lors de notre entretien que le 21 Octobre "il faisait une belle journée d'automne, le ciel était dégagé, légèrement brumeux le matin, avec le soleil qui brillait". Si nous nous reportons aux tableaux météorologiques de la station de V2 nous nous rendons compte qu'effectivement la journée du 21 octobre correspondait tout à fait à cette déclaration, notamment la couverture moyenne qui passe rapidement de :
évolution qui correspond à la disparition des brumes et brouillards matinaux. Indications complémentaires pour l'interprétation des tableaux qui précèdent État du sol 1) humide 2) mouillé ( eau stagnante en mare, petites ou grandes ) Vent Direction en rose de 36 ( correspondance des directions d'ou souffle le vent et des chiffres du code 00 - 36) ( dizaines de degrés ) Vitesses Elles sont en mètres seconde, pour avoir ces vitesses en km/h, multiplier par 3,6. Principaux symboles utilisés
VIII.2 - CARTE DU CIEL -Nous avons procédé à l'établissement d'une carte du ciel
( figure 12 ) le 21 octobre 1982 à 12H30 locale. VIII.3 - CIRCULATION AÉRIENNE -Une demande de renseignements sur la circulation aérienne a été faite aux autorités civiles et militaires. L'aéroport de V2 est un aéroport civil et militaire. Le trafic civil y est faible : 1 vol quotidien aller-retour vers PARIS, plus quelques vols d'affaires. Le CODA ( Centre d'Opérations de la Défense Aérienne ) nous a communiqué les tracés d'enregistrements vidéo radar pour le secteur de V2, le 21 octobre 1982 entre 12H33 et 12H55. Ces enregistrements n'indiquent aucune anomalie notable sur le secteur. VIII.4 - EFFET COURONNE SUR DES TIGES D'HERBE -A l'occasion de discussions avec des chercheurs de divers laboratoires une
information intéressante a pu être recueillie à propos du comportement de tiges
végétales soumises à un champ électrique vertical intense : "Au cours de la description des effets constatés sur l'environnement du
phénomène observé, le témoin remarque que les brins d'herbe situés sous le
phénomène se soulèvent à la verticale au moment du départ. 1 - Hypothèse - "Parmi les phénomènes physiques susceptibles de provoquer l'effet observé
l'apparition, au moment du départ d'un champ électrique intense semble pouvoir
être retenue. 2 - Estimation de l'intensité du champ électrique nécessaire l'obtention du phénomène observé - "L'étude effectuée en laboratoire sur l'influence d'un champ électrique
intense sur une touffe de gazon a permis de constater que les brins d'herbe ne
subissent un effet mécanique que s'ils sont le siège d'une émission de courant
électrique par effet de pointe ( ou effet couronne ). "Une étude expérimentale de la relation existant entre ce champ de seuil et
la hauteur des pointes provoquant l'effet couronne a été menée. 3 - Remarques découlant de l'hypothèse - "Si l'hypothèse de l'apparition d'un intense champ électrique est retenue, plusieurs remarques doivent être formulées concernant l'ensemble de l'événement." 3.1 - Le champ électrique éventuellement responsable du soulèvement
des herbes n'a pu exister qu'au moment du départ du phénomène. 3.2 - L'apparition éventuelle de ce champ électrique au moment du
départ doit avoir eu une influence importante sur le massif d'amarante. Cette intensité aurait pu provoquer un important effet de pointe avec
émission, par la végétation, d'un courant électrique intense. IX - ANALYSES BIOCHIMIQUES -Ces analyses ont été confiées au Centre de Physiologie Végétale de l'UNIVERSITÉ PAUL SABATIER ( Toulouse Rangueil ). Le test qui suit à été rédigé par deux chercheurs de cet organisme, Messieurs ABRAVANEL et JUST. A la suite de l'observation d'un phénomène aérospatial non identifié dans
les conditions décrites dans les chapitres qui précèdent nous avons été amenés
à analyser certains composés des prélèvements effectués sur les lieux de
l'observation. Nous tenons à préciser dès maintenant que si les résultats que nous donnons sont fiables, l'interprétation éventuelle ne peut qu'être sujette à caution étant donné le délai écoulé entre le prélèvement et la mise en oeuvre du dosage. A la lumière de ces résultats nous serons ultérieurement amenés à proposer un mode d'échantillonnage qui permettra de mieux cerner le problème. IX.1 - NATURE DES PRÉLÈVEMENTS -les échantillons analysés proviennent de la première série d'échantillons
recueillis par la Gendarmerie le 22/10/82 disposés en vrac dans des sachets
plastiques et conditionnés par le GEPAN sous le n°22 le 29/10l82 pour la plante
flétrie et sous le n°23 le 27/10/82 pour la plante témoin. Alors que le n°23 avait conservé sont aspect normal ( feuilles et
tiges vertes, fleurs Colorées ), le n°22 exposé au phénomène était
desséché. IX.2 - RESULTATS DES ANALYSES -la comparaison des teneurs en eau des deux échantillons a donné une valeur de 80% pour le témoin contre 40% pour la plante flétrie ; aussi, avons-nous rapporté les résultats au poids de matière sèche afin d'avoir des valeurs comparables. 2.1 - Acides organiques La méthode d'isolement et de dosage des acides n'a pas permis de mettre en évidence des différences notables entre les deux échantillons. ll y a peu d'acides organiques mais ceci peut être dû à la conservation défectueuse des prélèvements. Par contre, ces deux échantillons contiennent des quantités importantes d'acides minéraux, surtout dans les feuilles de la plante flétrie ( cf. fig.13 ). Fig.13 - Analyse qualitative des acides des organiques par chromatographie.
Par ordre décroissant de leur abondance, on trouve les acides sulfurique,
phosphorique, nitrique et chlorhydrique. 2.2 - Oses Une fois de plus, l'état de conservation des échantillons nous a empêché de réaliser une analyse quantitative et nous nous sommes limités à une analyse qualitative par chromatographie. Comme il est normal à la saison du prélèvement, les feuilles se sont vidées de bon nombre de métabolites au profit des fleurs où s'accumulent normalement les réserves pour la constitution des graines. Fig.14 - Répartition des oses dans les fleurs des plantes témoins et flétries. Il apparaît ( Cf. fig.14 ) une augmentation de la teneur en oses de la fleur flétrie, avec surtout une accumulation de saccharose et de polyoses ( stachyose, raffinose ) alors que dans le témoin, c'est le maltose qui domine. Ces différences peuvent être reliées à la richesse en graines de la fleur flétrie du fait de l'abondance des formes de transport et de réserves des oses. 2.3 - Acides aminés libres Partant de l'hypothèse de la parfaite identité des pieds d'amarante avant l'apparition du phénomène, nous avons déterminé les acides aminés par rapport au poids de matière sèche pour diminuer l'influence éventuelle d'une perte en eau irrégulière au cours de la conservation. Par ailleurs, nous avons accordé une plus grande attention aux résultats
observés à ce niveau, car la teneur en acides aminés est souvent une
constante d'une espèce déterminée et dépend surtout de la richesse en azote
du sol.
Figure 15 - nombre de nano-moles d'Acides Aminés/100 mg de poids sec. 2.4 - Acides minés protéiques C'est le niveau où l'effet d'un phénomène extérieur doit être le moins visible puisque pour influer sur la synthèse protéique il faut une modification au niveau du codage de l'ADN. Comme le montre la figure 16, la seule différence notable concerne le taux
légèrement plus élevé d'hydroxyproline (HYP) dans les feuilles et de proline
dans les fleurs des plantes "flétries" ; ceci révélant probablement une
réponse à un stress d'origine parasitaire ou consécutif à une blessure ou à un
excès d'engrais : IX.3 - DISCUSSION -Les résultats donnés ci-dessus appellent un certain nombre d'observations :
X - CONCLUSION -Pour essayer de résumer les éléments essentiels de cette enquête, il faut
tout d'abord noter que les conditions d'observation, telles qu'elles sont
rapportées par le témoin, auraient été très bonnes : Parallèlement l'analyse du discours et du comportement de cette personne, telle qu'elle a été faite en VI, n'a rien révélé qui puisse être considéré comme symptomatique d'une propension particulière à une distorsion aussi profonde de la perception ou de la mémorisation. A ce stade, aucun indice raisonnable ne permet de rejeter le témoignage. En retour l'unicité du témoin interdit toute analyse de cohérence inter-témoignage, qui eût fourni un certain degré de confirmation. D'autres voies ont été explorées par exemple en essayant d'interpréter certains détails du témoignage ( une hypothèse peut-être intéressante a été fournie en VIII.4 ) ou en procédant à des analyses biochimiques sur l'environnement, mais ce dernier point n'a guère apporté de résultats tangibles en raison de conditions défavorables de prélèvement et de conservation : les plants avaient été déterrés peu après et les premiers prélèvements n'avaient pas été conservés à assez basse température : aucune conclusion n'a pu être tirée de ces analyses. Une fois de plus deux niveaux de problèmes sont apparus d'une part les techniques de prélèvements et de conservation, d'autre part les possibilités d'interprétation claire et non ambiguë des résultats obtenus. Bien que le premier niveau conditionne le second, il ne le détermine pas entièrement. Même lorsque les prélèvements ont pu être faits dans des conditions adéquates, les interprétations restent délicates en raison du manque d'études systématiques visant à caractériser les déséquilibres physiologiques. Il suffit pour illustrer cette idée de rappeler l'enquête 81/01 ( Note Technique n° 16 ). Pour rendre une telle démarche productive, il faut aussi entreprendre un programme d'études de caractérisation des perturbations. Bien sûr, ceci permettra d'abord de reconnaître des phénomènes classiques qui auront été préalablement simulés. Mais si on est confronté à un phénomène véritablement original ayant produit des perturbations non encore référencées ? Le problème ne se posera alors plus vraiment au niveau de l'interprétation du cas particulier, mais plutôt à celui de l'analyse comparative des données répétées : dans le cas d'un phénomène nouveau, sa répétitivité sera une condition essentielle de la recherche, et sa fréquence devrait rythmer les progrès. Le moins que l'on puisse dire c'est que parmi les cas étudiés par le GEPAN et qui pourraient éventuellement rentrer dans cette catégorie ( enquêtes 81/02, 81/01, 82/06 dans les Notes Techniques 11, 16 et 17 ), les différences sont très grandes : forme, couleur, consistance apparente, bruit, etc..., presque tout diffère. Rien ne permet d'affirmer qu'il s'agisse de phénomènes analogues et encore moins d'un même phénomène qui se répète. © CNES |